Naturopathie
Millepertuis
A l’époque druidique, le Millepertuis était considéré comme une plante bénie, dont l’odeur seule suffisait à chasser les mauvais esprits (son surnom de Chasse-Diable, Fuga démonium, lui vient de l’époque gallo-romaine).
Comme dit le Dr Leclerc , « on remplirait un volume des vertus que les Anciens lui prêtaient… », mais ces vertus d’antan sont, de nos jours, bien oubliées.
Cazin l’utilisait encore, au siècle dernier, contre les maladies de poitrine : asthme et catarrhe bronchique.
La plante était aussi renommée contre les leucorrhées ; Olivier de Serres, déjà, la disait bonne « pour émouvoir les fleurs des femmes ».
Mais la grande renommée du Millepertuis, qui a subsisté jusqu’à nos jours, est d’être un merveilleux vulnéraire, que les chirurgiens de Montpellier estimaient déjà à nul autre pareil.
On l’utilisait à l’intérieur comme cordial et, à l’extérieur, pour les pansements. Sec, il entrait avec la racine d’Angélique, dans le baume de Commandeur, dont l’usage populaire était général, et à l’état frais, avec des tas d’autres plantes aromatiques, il composait l’alcoolat vulnéraire appelé familièrement « eau d’arquebusade ».
De nos jours « l’huile rouge » continue dans certaines régions de France, en Suisse et en Europe Centrale, à cicatriser et aseptiser les plaies et à guérir les brûlures, et c’est sans doute uniquement sous cette forme (ou sous le nom d’Hypericum homéopathique) que le Millepertuis continue à panser nos maux.
Passiflore
Introduite en Europe au XVIIème siècle, la Passiflore ne tarda pas à entrer dans la pharmacopée comme antispasmodique de choix.
Elle eut aussi son poète, P. Contant, apothicaire de province, qui sut la célébrer joliment.
La plante ou ses dérivés sont toujours utilisés de nos jours comme hypnotiques et sédatifs calmants du système nerveux.
Le Pr Renon et le Dr Leclerc ont préconisé la Passiflore dans l’insomnie ayant pour origine l’intoxication alcoolique, la ménopause, la neurasthénie, et chaque fois que « l’obstacle au sommeil est dû à l’excitation cérébrale ». Elle diminue l’angoisse qui s’oppose au repos et calme les soucieux et les surmenés. Le sommeil qu’elle provoque est normal et n’est jamais suivi de dépression nerveuse réactionnelle.
Cadeau qui nous vient du lointain empire des Aztèques à jamais perdu, la Passiflore semble être la plante dont notre civilisation a le plus grand besoin.
Eglantier
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Les Perses tenaient en grande estime le modeste gratte-cul, qui dissolvait les calculs et diminuait les règles trop abondantes, et la fleur d’Eglantier, mélangée avec le suc de la Canne à sucre, passait pour guérir la phtisie… et finir même par réveiller les morts. Au XVIIème siècle, parmi les célèbres remèdes secrets de Mme Fouquet, guérisseuse patentée, il y avait « l’opiat de cynorrhodon », qui resserrait le ventre en cas de diarrhée. Un vieux remède populaire contre la rage consistait à faire absorber à jeun, au mordu, une omelette contenant 60 g de racine d’Eglantier râpée (de là vient, paraît-il, le nom de « Rosier des chiens »).
Astringent, le fruit de l’Eglantier est toujours renommé comme remède contre l’entérite et la diarrhée. On en fait une confiture ménagère agréablement acidulée et une conserve. La décoction est à la fois un antidiarrhéique efficace et un vermifuge contre les ascaris. Quant aux fleurs, elles sont légèrement laxatives.
Grateron ou gratteron
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Peu employé de nos jours, le Grateron passait pour diurétique et antigoutteux. On le recommandait contre la gravelle, et Cazin le préconisait beaucoup contre l’hydropisie. On le trouvait bon contre les troubles circulatoires et capable d’améliorer la circulation du sang chez les vieillards. On l’utilisait aussi dans la jaunisse et la pleurésie.
A l’extérieur, il était utilisé contre les écrouelles, pour arrêter le saignement des plaies et pour résoudre les loupes.
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HE Marjolaine des jardins ou à coquilles
- Dystonie neurovégétative +++, et hyperthyroïdie, avec troubles : cardio-vasculaire (tachycardie, éréthisme, arythmie, angor, hypertension artérielle, syncope) ; pulmonaire (dyspnée) ; digestifs (hyperchlorhydrie, ulcère gastroduodénal, gastralgie, colite) ; sexuels (éréthisme génital, obsession sexuelle, érotomanie) ; neuropsychiques (anxiété, stress-examen-agitation, neurasthénie, asthénie, oppression, psychose, insomnie, paralysie, épilepsie, vertige)
- Algie : névralgies ; algie rhumatismale (rhumatismes musculaires, arthrose) +++
- Infections : respiratoires (coryza, rhinite, rhinopharyngite, sinusite, bronchite, otite, coqueluche) ; digestives (aphte, diarrhées, entérocolite, staphylococcique, colibacillaire) ++
Contre-indications : Aucune connue aux doses physiologique
HE Menthe à longues feuilles ou sylvestre à pipéritonoxyde
- Entérite bactérienne, entérocolites parasitaires (oxyures, ténia), fièvre jaune, cancer du pancréas ( ?) (adj.) ;
Congestion pulmonaire, fatigue cardiaque, leucopénie, paludisme - Déséquilibre neurosympathique
- Psoriasis ++, dermite candidosique, « cellulite »
- Cystite colibacillaire
Contre-indications : Enfant, grossesse (neurotoxique, abortive) ; (surdosage ; perte de l’orientation)
Epinard
Inconnu des Perses et des Romains, il nous est venu au XIIIème s., introduit en France par les Croisés. Les Arabes l’appréciaient beaucoup et l’appelaient « le prince des légumes ». Plus prosaïquement, nous le surnommons « le balai de l’intestin », car, en effet, il jouit des propriétés laxatives et dépuratives incontestables.
L’Epinard est aussi un antianémique de chois qui, en plus de sa richesse en chlorophylle, contient du fer et deux vitamines antianémiques : l’acide folique et la vitamine B12. Sa réputation de lutter contre les pâles couleurs est établie depuis longtemps ; on le recommande dans l’anémie, la chlorose, les convalescences et chaque fois qu’une perte sanguine justifie un remontant approprié (règles trop abondantes, crachements de sang, etc.). Toutefois à cause de l’acide oxalique qu’il contient, il est interdit aux arthritiques, aux rhumatisants, aux goutteux.
Le Chénopode Bon-henri (Cheno-podium Bonus-Henricus), plante commune et sauvage de nos contrées, est souvent consommé cuit à la manière de l’Epinard, ce qui lui a valu le surnom d’Epinard sauvage. Comme l’Epinard vrai, il est rafraîchissant, laxatif et dépuratif. Le Dr Leclerc dit qu’il peut-être consommé même par les arthritiques.
HE Angosture ou cuspare
Indications (VT +) :
- Difficultés circulatoires de retour +
Contre-indications : Non reconnues.
HE Calament nepeta ou petit calament de montagne
Fumeterre
La Fumeterre est renommée pour ses propriétés dépuratives et antiscorbutiques. Elle fait merveille dans les affections cutanées, scorbutiques et scrofuleuses, et contre les dartres. Les Arabes l’emploient, d’ailleurs, pour donner un joli teint.
En outre, c’est un apéritif et un tonique durant les 8 à 10 premiers jours du traitement. Ensuite, l’effet devient calmant et légèrement somnifère. Le Dr Leclerc, qui a très bien contrôlé son action, la recommande contre les maladies de pléthore dues à une alimentation trop riche. Comme tonique ou dépuratif, faire une cure de 8 jours, puis se reposer 10 jours. Comme antipléthorique et calmant : se soigner sans arrêt pendant 20 jours.
Des travaux scientifiques très récents viennent de prouver que la Fumeterre est aussi un excellent médicament des voies biliaires lorsqu’elle se trouve élevée ou, au contraire, de l’élever lorsqu’elle est anormalement basse. Elle est recommandée dans les manifestations douloureuses de la lithiase biliaire et les migraines.